Ces français qui peinent à rembourser leur crédit

Le crédit à la consommation se vend bien malgré la crise du pouvoir d’achat. Cependant, les deux côtés de la médaille doivent être considérés. Avoir trop de dettes peut être un problème. Les défauts de paiement ont augmenté de plus de 30 % au cours de la dernière année.
Les français ont contracté trop d’emprunt durant la pandémie
Les familles qui doivent composer avec des prix de plus en plus élevés au cours des derniers mois et qui ont des budgets plus serrés connaissent beaucoup plus de problèmes avec leurs comptes bancaires. De nombreuses villes disposent d’un organisme qui aide et accompagne les familles qui ont le plus de difficultés à gérer leur endettement et leurs remboursements.
Votre compte doit contenir suffisamment d’argent pour que le remboursement de votre crédit soit traité. Si votre compte bancaire ne contient pas assez d’argent ou est vide, le remboursement du prêt ne sera pas effectué. Si au bout de 30 jours l’argent n’a toujours pas été reconstitué sur le compte, et que vous n’avez pas non plus remboursé votre prêt, vous serez inscrit au Fichier National des Incidents de Paiement (FNIC).
La Banque de France a publié des chiffres montrant qu’en juillet, 58 135 personnes ont été ajoutées au fichier, ce qui représente une énorme augmentation par rapport à juillet de l’année dernière.
De plus en plus, les banques s’attendent à ce que les clients ne remboursent pas leurs prêts et ont mis de côté des centaines de millions d’euros comme indicateur de risque. Depuis juillet, les incidents de remboursement de crédit augmentent rapidement, de 30 % de plus que l’an dernier. Les banques étaient plus flexibles pendant les années de pandémie pour l’octroi de crédit, mais maintenant la situation empire.
Également, la Banque de France a signalé qu’en juillet, 9 000 cartes bancaires ont dû être retirées des mains des utilisateurs car elles étaient utilisées à mauvais escient. C’est plus du double du chiffre de juillet de l’année dernière (28 % de plus). Les cartes ont été utilisées à mauvais escient par leurs propriétaires alors que leurs factures mensuelles et leurs paiements de crédit n’avaient pas été effectués. De nombreux français doivent faire face à des problèmes de paiement, car l’inflation fait grimper les prix et certains, déjà proche de la limite, passent dans le rouge.
« Les gens se sont beaucoup endettés parce qu’avec des crédits à la consommation en dessous de 3 ou de 2,5 %, ils ont multiplié les crédits et ont des mensualités à payer », explique Jérôme Cusanno, président de l’Association française des intermédiaires en bancassurance, au micro d’Europe 1.
Des solutions pour s’en sortir
La bonne nouvelle est que malgré les incidents avec des paiements non effectués, le nombre de dossiers pour surendettement n’a pas augmenté. Depuis janvier, le nombre de personnes ayant dépassé leur plafond d’endettement a diminué de 10 %. Cependant, les banques pensent qu’il y a un risque plus élevé d’ici la fin de l’année.
La guerre en Ukraine, ainsi que la hausse des taux d’intérêt et de l’inflation, n’incitent pas à l’optimisme. Les banques françaises ont mis de côté des centaines de millions d’euros pour faire face à de futurs problèmes de paiement, car ils pourraient se produire plus souvent qu’auparavant.
La Banque de France permet aux personnes qui ne peuvent pas rembourser leurs crédits de suspendre gratuitement leurs paiements jusqu’à 24 mois. Si votre dossier est accepté, vous pouvez bénéficier d’un délai de 24 mois sur les paiements en cours, sans payer plus. Vous pouvez également contacter un courtier en crédit pour combiner tous vos paiements actuels et les réduire.
L’écart entre les ménages qui peinent à joindre les deux bouts et ceux qui sont capables d’épargner ne cesse de se creuser. Au premier trimestre 2018, les ménages ont épargné au total 39,9 milliards d’euros sur les produits d’épargne. Il s’agit d’une augmentation de 8,9 milliards par rapport au trimestre précédent.